La CGT alerte sur la situation industrielle en Loire-Atlantique, critiquant les orientations financières du gouvernement jugées inadéquates. Voici les points clés :
- Le tissu industriel local est fragilisé, avec des restructurations menaçant jusqu'à 10% des emplois
- La CGT dénonce l'absence d'une politique industrielle cohérente du gouvernement
- Le syndicat appelle à des investissements publics ciblés et une meilleure protection de l'emploi
- L'enjeu est de préserver les 76 000 emplois industriels du département, pilier économique majeur
La Confédération Générale du Travail (CGT) tire la sonnette d'alarme concernant la situation industrielle en Loire-Atlantique. Le syndicat pointe du doigt les orientations financières du gouvernement, jugées inadéquates pour soutenir le secteur industriel dans ce département de l'ouest de la France. Alors que l'industrie représente un pilier économique majeur pour la région, avec pas moins de 76 000 emplois, les inquiétudes grandissent face à une série de restructurations et de menaces sur l'emploi.
Un tissu industriel fragilisé en Loire-Atlantique
Le paysage industriel de la Loire-Atlantique traverse une période tumultueuse, marquée par plusieurs événements préoccupants :
- Le rachat de Tipiak par Terrena
- Le plan d'économie envisagé par Airbus
- Le projet de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) chez General Electric
- L'abandon du projet Ecocombust à Cordemais
Ces différentes situations illustrent la fragilité du tissu industriel local. La CGT estime que ces bouleversements pourraient menacer jusqu'à 10% des emplois industriels à court et moyen terme dans le département. Cette projection alarmante souligne l'urgence d'une action gouvernementale ciblée et efficace.
Le syndicat met en lumière l'absence d'une politique industrielle cohérente de la part du gouvernement. Selon la CGT, les choix financiers actuels ne permettent pas de répondre aux défis auxquels font face les entreprises et les travailleurs du secteur. Cette critique s'inscrit dans un contexte plus large de débat sur la réindustrialisation de la France, un enjeu majeur pour l'économie nationale.
Les enjeux économiques et sociaux pour la région
La Loire-Atlantique, avec sa façade atlantique et son histoire industrielle riche, occupe une place stratégique dans le paysage économique français. L'industrie y joue un rôle prépondérant, contribuant significativement à la création de valeur et d'emplois. Voici un aperçu des principaux secteurs industriels du département :
Secteur | Nombre d'emplois estimés | Principaux acteurs |
---|---|---|
Aéronautique | 15 000 | Airbus, sous-traitants |
Agroalimentaire | 12 000 | Tipiak, Terrena |
Énergie | 5 000 | General Electric, EDF |
Construction navale | 8 000 | Chantiers de l'Atlantique |
La diversité de ce tissu industriel constitue à la fois une force et un défi. Si elle permet une certaine résilience face aux aléas économiques, elle nécessite également une politique industrielle adaptée et multifacette. La CGT insiste sur l'importance de préserver cette diversité tout en accompagnant les mutations technologiques et environnementales.
L'enjeu social est également crucial. Les 76 000 emplois industriels en Loire-Atlantique représentent non seulement des moyens de subsistance pour de nombreuses familles, mais aussi un socle de compétences et de savoir-faire essentiels pour l'avenir économique de la région. La menace qui pèse sur 10% de ces emplois pourrait avoir des répercussions en cascade sur l'ensemble du tissu économique local.
Les revendications de la CGT face aux orientations gouvernementales
Face à ce qu'elle considère comme une absence de politique industrielle adaptée, la CGT formule plusieurs revendications :
- Investissements publics ciblés : Le syndicat appelle à un engagement financier conséquent de l'État pour soutenir les secteurs industriels clés de la Loire-Atlantique.
- Protection de l'emploi : La mise en place de mesures visant à prévenir les licenciements et à favoriser la formation et la reconversion des salariés.
- Transition écologique : Un accompagnement renforcé des industries dans leur mutation vers des modèles plus durables, à l'image du projet Ecocombust abandonné à Cordemais.
- Contrôle des aides publiques : Une vigilance accrue sur l'utilisation des subventions accordées aux entreprises, pour s'assurer qu'elles servent effectivement à préserver l'emploi et l'outil industriel.
La CGT souligne l'importance d'une approche concertée entre les pouvoirs publics, les entreprises et les représentants des salariés. Le syndicat plaide pour une politique industrielle proactive, capable d'anticiper les mutations économiques et technologiques plutôt que de réagir aux crises.
En 2023, la France a lancé un plan d'investissement de 54 milliards d'euros pour réindustrialiser le pays et soutenir les technologies d'avenir. La CGT estime que ce plan, bien qu'ambitieux, ne répond pas suffisamment aux besoins spécifiques de la Loire-Atlantique et appelle à des mesures plus ciblées et immédiates.
Perspectives et enjeux pour l'avenir industriel de la Loire-Atlantique
L'avenir industriel de la Loire-Atlantique se trouve à la croisée des chemins. Entre défis économiques, impératifs environnementaux et enjeux sociaux, le département doit naviguer dans un contexte complexe. La CGT insiste sur la nécessité d'une vision à long terme, qui permette de :
- Maintenir et développer les compétences industrielles locales
- Favoriser l'innovation et la recherche et développement
- Assurer une transition écologique juste pour les travailleurs et les entreprises
- Renforcer l'attractivité du territoire pour de nouveaux investissements industriels
Le syndicat met en garde contre les risques d'une désindustrialisation rampante si des mesures appropriées ne sont pas prises rapidement. Il souligne que la préservation et le développement du tissu industriel sont essentiels non seulement pour l'économie locale, mais aussi pour maintenir une certaine indépendance stratégique à l'échelle nationale.
La CGT appelle à un débat public approfondi sur l'avenir industriel de la Loire-Atlantique. Elle invite l'ensemble des acteurs – élus locaux, chefs d'entreprise, représentants syndicaux et citoyens – à participer à l'élaboration d'une stratégie industrielle ambitieuse et durable pour le département. Cette démarche collective pourrait, selon le syndicat, permettre de concilier les impératifs économiques, sociaux et environnementaux, tout en préservant l'identité industrielle forte de la région.